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Y’a-t-il une ministre pour soutenir et protéger les agent.es ??

Les services de l’Inspection du travail pris pour cible : un silence de la Ministre aussi scandaleux que dangereux !

Le 25 janvier 2024, les services de l’Inspection du travail ont été directement visés dans le département du Lot-et-Garonne : un sanglier a été pendu puis éventré devant nos locaux. Le symbole est atroce et ne peut que rappeler l’assassinat de nos collègues, à Saussignac, dans le département voisin, en 2004. D’autres services de contrôle, notamment la MSA, comme en 2004, ont été pris pour cible.

Depuis, le 1er Ministre a cherché par tous les moyens à éteindre la colère des agriculteur.trice.s. Il a notamment promis que les exploitations agricoles feraient désormais l’objet d’un contrôle « unique ». Une telle annonce – qui ne peut pas concerner nos services – contribue à délégitimer nos actions et expose nos collègues à l’incompréhension des exploitant.es agricoles, mais aussi des employeur.se.s en général et à des actes potentiels de violence. Autant nous mettre une cible sur le dos !
Et certains agriculteurs ou groupuscules extrémistes ont bien compris le message, visiblement : dans le Lot-et-Garonne des lignes rouges sont tracées devant l’entrée des fermes avec des messages explicites de défiance ! Dans le Vaucluse, une missive a été adressée à plusieurs corps de contrôle pour les informer que les employeurs agricoles étaient en « grève administrative » et que de ce fait, ils ne pourraient recevoir le moindre représentant de l’Etat dans le cadre de contrôles administratifs !!!

L’ensemble des organisations syndicales du Ministère du Travail et de l’Emploi ont interpellé la nouvelle Ministre, C. Vautrin. Aucune condamnation publique, aucun message aux agent.es ! Un silence assourdissant, aussi scandaleux que dangereux !

Comment est-il possible qu’une Ministre du Travail, pourtant prompte à la communication, notamment sur les réseaux sociaux, n’exprime pas publiquement son soutien aux agents de contrôle dans un tel contexte et se contente d’une condamnation vague, deux mois plus tard, suite à la question d’une députée à l’Assemblée nationale ? Comment est-il possible qu’une Ministre du Travail ne trouve pas un seul créneau dans son agenda pour donner suite à une demande d’audience, en urgence, présentée par l’ensemble des organisations syndicales du Ministère dans un tel contexte ? Comment est-il possible qu’un Directeur Général du Travail ne juge pas utile de rappeler publiquement notre utilité sociale et nos prérogatives de contrôle dans un tel contexte ?x

Et ce n’est malheureusement pas une première… Cela s’ajoute à de trop nombreux exemples passés de violences verbales, de diffamations/dénonciations calomnieuses, de menaces, de violences physiques à l’encontre des agentes et agents de contrôle des administrations dans ce secteur d’activité professionnelles ; avec en point d’orgue pour le service l’inspection du travail l’assassinat d’une contrôleuse de l’inspection du travail et d’un contrôleur de la MSA le 2 septembre 2004 en Dordogne, par un exploitant agricole.

Les absences ou insuffisances de soutien, de réaction aux agressions et le refus d’affirmation publique de la légitimité des contrôles sont devenus une habitude de la part des différents ministères de tutelle des administrations concernées. Mais dans l’épisode qui vient de se dérouler, l’actuel gouvernement de G. ATTAL a carrément versé dans le « contrôle bashing » ! Le silence de la Ministre du Travail a été assourdissant et le message du DGT, manifestement chargé de la besogne, n’a pas arrangé la situation : dans un mail du 08/02/24 (diffusé uniquement aux chef.fes puis aux représentant.es du personnel nationaux.ales), s’il conclut par un soutien aux agent.es, il commence son propos par légitimer la rationalisation des contrôles organisés dans les exploitations agricoles dans l’objectif de « simplifier la vie des exploitants agricoles ». Et il valide un « processus d’échange et de programmation des contrôles », y compris avec « les organisations professionnelles concernées ».


Article publié le vendredi 29 mars 2024