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Déclaration Sud CTSD 22 novembre 2016

L’emploi dans la fonction publique en général, et au ministère du travail en particulier, est le plus souvent un sujet porteur de mauvaises nouvelles. C’est pourquoi, à SUD, on a voulu mettre un peu de soleil dans nos analyses et montrer que le pilotage de la politique de l’emploi comme sa mise en œuvre pouvaient revêtir des aspects positifs voire rétributeurs. Pour ce qui suit, on s’est appuyé sur les données fragmentaires et synthétiques (c’est le moins qu’on puisse dire) qui nous ont été transmises.

Premier soleil. Baisser les effectifs de 2% sur une des plus grosses Direcctes du pays, c’est la possibilité d’atteindre la troisième marche du podium du tableau d’avancement des directeurs hors classe 2016.

Deuxième soleil. Au niveau régional toujours, la rédaction d’un rapport sur l’emploi permettant de signaler tout le gras qu’il faudrait encore pouvoir supprimer vaut à son auteur la deuxième place sur ce même tableau – bon la deuxième place est peut-être un peu usurpée dans la mesure où le dit directeur s’est fait aider de consultants qui ont su mettre de la couleur et des factorielles pour montrer le sérieux de ce travail.

Troisième soleil, un poil moins flamboyant, puisqu’il s’agit du niveau départemental. J’aurais aimé féliciter la directrice de l’ISERE, Madame BBB, pour sa belle sixième place au tableau d’avancement. Mais, mais, mais, nous sommes un peu déçus en ISERE car nous sommes la première DD en termes d’efforts de casse du service public ! – 5,9 ETP en un an ! c’est pas mal quand même pour quelqu’un qui s’évertue à dire qu’elle fait tout son possible pour que les emplois ne soient pas supprimés. Une sixième place pour un aussi beau travail de sape, c’est mal rétribué tout de même.

Ce rapprochement va peut-être heurter l’un ou l’autre, qui voudra nous dire « ça aurait pu être pire » « j’ai fait tout mon possible » « on me demandait l’apocalypse » « ahhhh si on pouvait faire autrement… ».
Eh bien non ! Consciemment ou inconsciemment, vos promotions et carrières sont construites sur vos capacité à vous conformer à des objectifs qui détruisent le service public. Les louanges et les récompenses vont à ceux et celles qui acceptent le mieux – ou le moins mal – de supprimer des postes et de précariser nos services.

Contrairement au mythe que vous voulez continuer à entretenir, sur ce sujet, nous n’avons pas les mêmes intérêts. Vous imposez une vision de l’administration qui n’est pas la nôtre. Vous favorisez une hiérarchie pléthorique dont les effectifs sont prélevés par exemple sur les effectifs de contrôle. Eh non ! ce n’est pas la même chose de favoriser une fonction « surveiller et punir »/ « chiffres et stat » / « communication et communication », que de promouvoir une administration proche des usagers, composée d’agents de toutes les catégories et accessible au plus grand nombre, avec des moyens suffisants pour effectuer et assurer nos missions dans de bonnes conditions.

Au quotidien, votre politique dans les services c’est une intensification du travail, des tensions, davantage d’arrêts de travail et une spirale qui contribue à dégrader nos conditions de travail.

Restons concrets. En ISERE, votre réponse à l’énoncé de ces situations a été ? allez consulter des psychologues ! on a un pb d’organisation du travail, de surcharge de travail, de mise sous pression de certains agents… et quelle est la réponse du Président du CHSR ? consultez le psychologue. C’est consternant. [Nous profitons de ce ctsd pour demander très officiellement la communication de la commande et de la facture de cette « intervention »]

Aujourd’hui encore, nous vous alertons donc sur la situation très dégradée dans les services du fait du manque d’effectifs et des réorganisations récentes.

A l’UD 63, la réponse est au contraire « Ah bon ? Des difficultés ? Mais je n’ai pas de remontées, donc tout va bien ». Pourtant les alertes, orales et écrites, se multiplient sur la souffrance des agents dans les services. Et nous n’avons plus de médecine de prévention.

A Clermont, au « site régional associé », la redistribution des missions et les rapports extrêmement compliqué avec l’UR à Lyon ravagent les services régionaux. Rien qu’au Pôle T, la moitié des agents est concernée par une démission, une retraite anticipée, une demande de télétravail ou de temps partiel ou une mutation. Et lorsque les services seront presque entièrement vidés, il ne restera plus qu’à tout rapatrier à Lyon.

Dans le Cantal, c’est un tiers de l’effectif qui s’en va en 2017. Restera-t-il un service public de proximité dans ce département ?

Vous allez nous rassurer, nous dire que vous mouillerez votre chemise pour nous, mais nous voulons du concret, des faits…

Comme nous aurions aimé un soutien clair, loyal et ferme de la hiérarchie à Laura PFEIFFER notre collègue quand celle-ci est mise en cause par une grosse boite. Pas un mot, pas un appel de votre part. Il y a semble-t-il des agents et des causes que vous défendez bec et ongles, même sans prendre la peine de recueillir le point de vue de l’autre partie. Et puis, il y a d’autres agents, qu’il faut à tout prix enfoncer, punir et abimer… et Laura PFEIFFER en fait partie.
Il est moralement et juridiquement faux de dire que vous êtes dans l’obligation de réunir la commission de réforme pour rendre une décision sur l’imputabilité au service des deux derniers AT de Madame PFEIFFER. Vous l’avez déjà fait, pour d’autres !

Il y a des situations où vous pouvez agir : si vous ne le faites pas, c’est par choix délibéré et conscient de votre part, c’est vous et vous seul qui décidez aujourd’hui de continuer à abimer notre collègue en laissant pourrir la situation et ses demandes de reconnaissance d’accident de service.

Sur ce sujet également, clairement, nous n’avons pas – pire encore nous n’avons plus – les mêmes intérêts que vous : car nous, nous sommes solidaires de notre collègue parce que son procès est le nôtre, parce que l’absence de soutien nuit à toute l’inspection du travail. Et nous continuerons son combat, notre combat, et nous gagnerons, en Cassation ou ailleurs.


Article publié le mardi 22 août 2017