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Evaluation, notation, entretien professionnel : dites NON !


Refusez, boycottez l’entretien professionnel, l’évaluation, la notation : téléchargez la lettre type de Sud Travail

PLUS FORT ENCORE CETTE ANNÉE (ET SANS LIMITE ?) :

L’ENTRETIEN PROFESSIONNEL

La Fonction publique remplace progressivement l’évaluation et la notation par un entretien professionnel à titre expérimental. Éric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publiques et de la Fonction publique et André Santini, le secrétaire d’État à la Fonction publique ont signé un décret autorisant les ministères volontaires à remplacer l’évaluation de leurs fonctionnaires par un entretien professionnel (Décret n°2007-1365) mais nous sommes au ministère du travail et nous le savons bien, dans ce ministère il nous faut expérimenter tout ce qu’il y a de pire au travail. C’est comme ça que notre administration s’est portée volontaire pour expérimenter cette autre forme d’asservissement moderne : l’évaluation, qui prendra le nom « d’entretien professionnel » cette année pour les C, les SA et les agents non titulaires. Les CT et IT restent sous le système de l’évaluation que l’on connait depuis 2004.

CE N’EST PLUS UNE ÉVALUATION C’EST UNE COTATION !

Evaluation ou entretien professionnel, nous ne pouvons que condamner :

  • un mode d’évaluation de plus en plus dangereux d’autant qu’il deviendra unique, puisque la notation disparait,
  • un système reposant sur l’individualisation et la mise en concurrence des agents entre eux, ainsi que sur leur isolement dans le face à face avec leur supérieur direct,
  • une procédure n’offrant pour l’agent concerné aucune visibilité sur l’application des critères aux autres agents, donc susceptible de générer toutes pratiques discrétionnaires, et donc de favoriser le développement d’évaluations arbitraires,
  • une procédure qui s’inscrit, tout en contribuant à le renforcer, dans le processus de démolition du statut des agents de la fonction publique, et dans la perspective, par le biais de la loi sur la mobilité, de réduction des effectifs (n’oublions pas que le terme ultime potentiel de l’évaluation pourrait désormais être le licenciement !).

Nous ne nous étendrons pas sur le flou qui entoure le mode de calcul du nombre de réductions d’ancienneté (RA), en fonction des agents « ayant bénéficié » ou « devant bénéficier » de l’entretien professionnel, ni sur l’absence de définition des modalités de répartition de ces mêmes RA hors des minima réglementaires.

Pour conclure, nous ne pouvons que déplorer que notre administration s’emploie, alors que rien ne l’y obligeait, à mettre en place une procédure :

  • dont le sens ultime est disciplinaire,
  • qui ne pourra qu’accroître le malaise d’agents dont l’inquiétude face aux incertitudes liées à leur avenir professionnel (cf. RGPP) est déjà très forte. Cette angoisse se révèle quotidiennement dans les services et elle est dénoncée dans les CHS, même le cabinet Accenture commandité par E. Woerth s’en est fait l’écho à Metz suite à ses entretiens en mars.
  • et enfin une pratique dont on voit croître rapidement les effets désastreux pour la santé des travailleurs dans les entreprises privées : nous savions que l’administration n’était pas épargnée, loin s’en faut, par le harcèlement moral, voici venu le temps du stress généralisé, du soupçon et de l’hyper concurrence.

L’administration du Travail ne peut pas prétendre qu’elle ignore ces risques. C. Dejours, psychologue du Travail est venu le lui dire lors d’un CHS dernièrement. Il a parfaitement décrit ce qui est réservé aux organisations de travail et aux individus qui adoptent ce modèle, un modèle d’assujettissement généralisé qui repose avant tout sur la peur. Accessoirement et pour cette même raison, ce modèle risque fortement, à terme, de se révéler contre productif, ce qui serait un comble. Mais nous ne doutons pas en tout cas que le prix à payer pour de nombreux agents sera très élevé.

Rendre compte de son activité de fonctionnaire, exigence républicaine dont nous ne contestons pas la nécessité, ne doit pas signifier course aux chiffres forcenée et travailler la trouille au ventre ! Nous méritons mieux !
Parce qu’il y va de notre santé, mais aussi de notre dignité, nous appelons donc les agents à soutenir les luttes pour obtenir le retrait de cette procédure et le rétablissement des règles statutaires.

Nous appelons à boycotter les entretiens. Il faut tenir ! Il faut se rendre à l’évidence : l’administration ne se contentera jamais des concessions qui peuvent lui être faites. Si vous avez renoncé au boycott ou jamais boycotté (allez, y a pas de honte) réalisez qu’elle vous en demandera toujours plus. Mettez-y le doigt et c’est le bras qui va y passer… voire plus…

Il est donc temps d’enterrer ce projet et de faire reculer l’administration par un rejet de ce processus massif et franc.

Dites non aux évaluations-entretiens-asservissements !

Ne restez pas seuls, rassemblez-vous, entraidez-vous !

Sollicitez le soutien des syndicats opposés à l’évaluation !

Exigez de votre prétendant évaluateur qu’il vous soutienne et invitez-le à faire de même auprès de sa hiérarchie !

Nous vous proposons une

lettre-type de refus de l’évaluation ou de l’entretien professionnel

qui vous aidera à refuser l’entretien, ne vous privez pas de l’utiliser.

Lettre type refus évaluation ou entretien professionnel

Céder maintenant, c’est laisser l’administration et ses idéologues détruire nos statuts, nos collectifs, imposer des méthodes destructrices pour les individus.

Cette expérimentation ne doit pas se pérenniser !!! LUTTEZ !!!!

Téléchargez et diffusez le tract de Sud Travail sur les évaluation et l’entretien professionnel


Article publié le vendredi 8 mai 2009