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Declaration -CSA ministèriel Travail Emploi du 4 avril 2024


Boycott de l’instance

SUD TAS ne siègera pas à cette réunion du CSA reconvoqué suite au boycott de la précédente réunion devant se tenir le 8 février 2024 par les représentant.es de la liste commune CGT-SUD-FSU.

La ministre du travail, la DRH et la DGT font mine de se soucier des agent.es du ministère. Depuis la crise du secteur agricole, les directions de ce ministère ne cessent pas de dire implicitement voire explicitement qu’ils et elles doivent cesser de contrôler ce secteur. Pour certains, il faudrait même recueillir préalablement le consentement au contrôle des agriculteur/trices. La DGT fait fi de notre liberté d’initiative en matière de contrôle dans ce secteur.

Malgré les demandes unanimes et répétées de l’ensemble des organisations syndicales du ministère, aucune mesure sérieuse de soutien aux agent.es attaqué.es lors de certaines manifestations d’agriculteurs/trices, et aucune mesure de protection prévue non plus !

Dans ces conditions, nous ne pouvons faire semblant que tout va bien et que le dialogue social perdure alors que des agent.es sont en danger, que des agent.es sont empêché.es de faire leur métier, qu’ils et elles n’ont aucun soutien !

Ce ministère n’a décidemment rien retenu du meurtre en 2004 à Saussignac de deux agents de contrôle par un agriculteur lors d’un contrôle. Quelle honte.
Nous apportons notre soutien plein et entier aux collègues touché.es par ces attaques et par ces obstacles gouvernementaux aux contrôles.

Nous le réaffirmons fermement les contrôles dans ce secteur sont légitimes et plus que nécessaires : c’est le premier secteur en matière d’accident du travail, un secteur où les salarié.es sont exposé.es à des risques chimiques majeurs, à des engins et équipements de travail dangereux et c’est sans compter les conditions d’emploi et de travail souvent indignes pour des milliers de saisonnier.es français.es ou étranger.es malmené.es chaque année !

Au vu de ces éléments, les contrôles par l’inspection du travail de ce secteur devraient même redoublés, ça devrait être une priorité du ministère, n’en déplaise à Gabriel ATTAL et notre ministre !

Ne nous trompons pas. Tous.tes les agent.es sont concerné.es par ces atteintes et sont malheureusement à relier à une longue liste d’entraves à nos missions.
Ces atteintes à la liberté d’action de l’inspection du travail sont extrêmement graves. Ce n’est pas la première fois que le ministère du travail s’assoie sur les principes de la convention internationale de l’OIT. Déjà les organisations syndicales du ministère avaient dû saisir le bureau international du travail pour les atteintes commises par le gouvernement français à l’indépendance de l’inspection du travail lors de la crise du COVID 19. La procédure disciplinaire inique contre notre collègue Anthony Smith en a été l’apogée.

Aujourd’hui encore rien n’assure les agent.es de contrôle de pouvoir contrôler librement les lieux où se dérouleront les JOP, la DGT fait fi du pouvoir d’entrée sur tous les lieux de travail à la seule présentation de sa carte professionnelle et soumet les agent.es aux procédures sélectives d’accréditation.

Hier, il ne fallait pas ralentir l’activité économique pendant la crise sanitaire, aujourd’hui il faut permettre à certain.es de faire des profits sur le dos des plus précaires et demain il ne faudra pas gâcher la fête des JOP …
Pourtant ces JOP n’ont rien de réjouissant : un salarié mort sur un chantier l’été 2023, des chômeur/euses et jeunes retraité.es harcélé.es pour occuper les postes d’agent.e de sécurité sans réelle formation, des faux bénévoles à gogo et des pauvres et autres indésirables expulsé.es de Paris. Où est la fête ?

Et s’il fallait une énième raison de refuser de siéger comme si de rien n’était, depuis des mois SUD TAS et la CGT demandent les données qui justifieraient la note de 85/100 à l’index d’égalité entre les femmes et les hommes au sein des ministères sociaux, et toujours pas de réponse ! Nous savons juste que la situation des femmes les plus précaires de ce ministère à savoir les contractuelles est tellement mauvaise que même le ministère n’a pas pu se mettre une autre note que 0/10 !!!!
C’est dire la discrimination sexiste massive faite aux femmes de ce ministère quand elles ne peuvent pas bénéficier des règles statutaires relatives au traitement des fonctionnaires titulaires. Raison de plus de lutter contre le projet de réforme de la rémunération de la fonction publique s’orientant vers une rémunération « au mérite », les inégalités salariales pour les femmes deviendront encore plus massives !


Article publié le jeudi 4 avril 2024