Ça y est, les nouvelles actions coordonnées 2007/2008 sont arrivées aux transports !! En début d’année, chaque inspecteur reçoit dans une enveloppe les chiffres qu’il devra réaliser (nombre de CHSCT, nombre de contrôle en entreprises de moins de 11 salariés, entre 11 et 49 salariés et 50 salariés et plus, nombre de journées de travail des conducteurs contrôlées).

En tant que bon chef de service, l’inspecteur devra évidemment redistribuer le gâteau aux contrôleurs de la section.

Les entretiens d’évaluation sont là pour rappeler ces objectifs aux agents et sûrement pas pour les négocier. Le fameux « dialogue constructif » entre l’agent et son chef de service ne viendra pas contrarier cette donnée. Les réalités, comme un intérim, une formation, la participation à un groupe de travail, ou des problèmes de moyens (informatique, absences diverses…) ne pourront modifier ce chiffre à atteindre.

Ces chiffres permettront ainsi « objectivement » de noter les agents en fin d’année, de faire des propositions pour les primes ou les promotions ! Le tour est joué !!

Toute intervention ou visite ne portant pas sur une des priorités nationales ne sera pas comptabilisée comme contrôle. Le risque est que les agents délaissent d’autres secteurs d’interventions aussi prioritaires et plus complexes (institutions représentatives du personnel, discrimination, hygiène/sécu, précarité…) pour faire du chiffre.

Derrière l’obsession quantitative, s’opère un tour de passe-passe. On transforme des obligations pesant sur l’employeur en objectifs fixés aux agents de contrôle.

Par exemple, « obtenir que dans 70% des établissements contrôlés et dotés de délégués du personnel, ces derniers soient en mesure de consulter les documents et données électroniques relatifs à la durée du travail »

Si l’employeur ne met pas en place ces documents, s’il fait entrave aux DP, en dépit de l’action de l’agent de contrôle, alors celui-ci n’aura pas atteint son objectif.

Moralité : Pour être un bon agent, n’allez voir que des bons patrons !!