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Appel à lutter contre les détournements de fonds de la formation professionnelle

Détournement des fonds de la formation professionnelle : agissons ensemble pour un système garantissant les droits des travailleurs et des chômeurs

Il ne se passe pas un jour sans que le gouvernement ne nous abreuve de discours sur la situation dramatique de la France qui nécessite de faire des économies et d’engager des réformes structurelles.

Or, en matière de formation professionnelle rien ne change et la gabegie continue. Depuis plus de 40 ans les gouvernements se succèdent et nous assurent tous faire de la formation professionnelle une priorité pour réduire le chômage et la précarité.

Bien que les médias dénoncent régulièrement ce système coûteux, complexe et opaque qui ne profite qu’à ceux qui en ont le moins besoin (un cadre diplômé d’une importante société a environ 100 fois plus de chance de se former qu’un précaire ou un chômeur non diplômé), rien ne se passe.

Parallèlement toutes les institutions (parlement, cour des comptes, IGAS, SCPC, Tracfin) dénoncent la perméabilité du système aux détournements de fonds publics, en augmentation exponentielle.
Le dernier réseau identifié concerne environ 70 organismes de formation qui auraient déjà détourné plus de 60 millions d’euros.

Tous les cinq ans (2004, 2009, 2014) une loi réformant la formation professionnelle est promulguée sans que les pouvoirs de contrôle ne soient renforcés à la hauteur des fraudes constatées et des enjeux en présence. Les fonctionnaires qui tentent de lutter contre ces escroqueries en bandes organisées ne sont jamais consultés. Ces 120 agents de contrôle ont pourtant élaboré des propositions simples et à budget constant. Elles sont ignorées par le ministère du travail qui préfère continuer à faire l’autruche.

Il a fallu plus d’un an et bien des déboires pour obtenir que leurs revendications soient examinées lors d’une réunion avec le cabinet du ministre du travail le 10 octobre 2014. Sans les interlocuteurs en charge de la formation professionnelle. Sans engagement concret.

Aujourd’hui, nous proposons que les représentants des salariés, des chômeurs et des précaires appellent les décideurs à écouter enfin ceux qui connaissent ce sujet complexe et qu’ils étudient leurs propositions.

La grande majorité des 5 millions de chômeurs et des presque 3 millions de précaires n’a pas eu la chance de bénéficier de formations qualifiantes.
Dans ce contexte, la passivité des pouvoirs publics et la faiblesse des politiques de contrôle face aux les détournements massifs des fonds de la formation professionnelle n’est rien de moins qu’un déni du préambule de la Constitution de 1946 qui garantit l’accès de tous à l’emploi et à la formation professionnelle.

Avec vous, nous attendons de nos élus qu’ils stoppent l’hémorragie actuelle et fassent concrètement de cette arme contre le chômage leur véritable priorité.

Des solutions existent. Ceux qui les ignorent se font complices des fraudeurs.

UNAS CGT + SNUTEFE-FSU + SUD Travail Affaires Sociales

Premiers signataires :
- AC ! agir ensemble contre le chômage et la précarité
- ActuChômage
- MNCP : Mouvement National des Chômeurs et Précaires
- Réseau Stop Précarité
- Recours Radiation
- Touche pas à mon intermittente


Article publié le vendredi 5 décembre 2014