Le principal conseiller de Nicolas Sarkozy pour les affaires sociales s’appelle Raymond Soubie, l’inspirateur de la réforme des retraites. Depuis les chantiers de refondation du MEDEF, on a bien vu que la droite n’improvise plus jamais. Elle sait dès le départ ce qu’elle veut puis, à coups d’études et de sondages, travaille le sujet dans le détail (situations passées, situations ailleurs dans le monde, cas similaires, tenants et aboutissants, stratégies, tactiques…). Ensuite, par son réseau médiatique elle sème des chroniques, des discours, des bouts de phrases, le temps qu’il faut pour que ça germe (« l’inéluctable réforme des retraites », locution qui a couru comme un refrain pendant des années jusqu’à ce que l’évidence l’épouse…. Si à la place on avait chanté « les retraites ne doivent pas être financées par les seuls salariés » on aurait flashé pour une autre évidence).

Si donc, le conseiller du Président est l’inspirateur de la réforme des retraites si scandaleuse et si scandaleusement imposée aux salariés, son premier ministre est l’auteur de cette réforme et donc celui qui est parvenu à faire signer un syndicat et s’en satisfaire contre les manifestations majoritaires et représentatives de l’opinion dans la rue.
Aujourd’hui, la représentativité des syndicats, la flexisécurité, le contrat de travail unique, les conditions de travail et l’égalité salariale, le service minimum… sont en joue. Gageons que tout ceci va devoir converger vers un projet global prédéfini. Un complot ? Bien mieux que ça, plutôt un projet élaboré, transparent jusqu’au vertige, consensuel en diable mais qui fera qu’un matin on s’apercevra qu’on nous a fait les poches.