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Le contrat unique d’embauche

Des négociations nationales ont commencé en septembre 2006 entre les confédérations syndicales de salariés et le MEDEF sur le contrat de travail unique.Cette idée est prônée par l’UMP. Le PS et la CFDT la trouvent « intéressante ».Elle s’inspire de la flexisécurité des pays nordiques sauf que ce qu’on nous concocte c’est la fléxi sans la sécurité.

Au programme des discussions : L’obligation pour le patron de motiver le licenciement économique serait supprimée et l’indemnité de licenciement augmentée ; Une contribution de solidarité serait versée par les patrons au fonds d’assurance chômage pour financer le reclassement, lequel ne serait donc plus à la charge de l’employeur mais de la collectivité ; Tous les contrats seraient des CDI, mais n’en auraient que le nom ; Et les contrats d’intérim seraient maintenus !

Le patron vire sans motif.

C’est l’extension aux licenciements économiques des droits accordés aux patrons avec le CNE, et cette fois-ci quelle que soit l’ancienneté (+ ou – de 2 ans).

La contribution de solidarité !!

L’obligation actuelle des patrons de ne licencier qu’après avoir recherché à reclasser est transférée sur la collectivité avec une contribution.
Je vire, je paie, débrouillez-vous avec le problème. Un peu comme pour le droit de polluer. J’achète le droit de virer les gens comme des malpropres et je ne leur dois aucune explication, ben quoi, j’ai payé, non ?

Que des CDI ! Mais avec qui ?

Le CDI en question serait passé avec la collectivité pas avec un patron : t’as un CDI toute ta vie avec tantôt des périodes de travail, tantôt de formation, tantôt de chômage.

L’intérim est maintenu. Aujourd’hui 80% des embauches se font avec des contrats précaires.

L’augmentation de l’indemnité, tiens donc !

Un salarié au SMIC ayant 14 ans d’ancienneté percevrait 5 mois de salaire comme indemnité de licenciement au lieu de 3, 1 mois aujourd’hui.
Le coût moyen de 100 licenciements c’est 360 000 € (soit environ 3 mois de salaire par personne).

Belle affaire ! bien moins cher que le financement d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

C’est encore pire que le CNE, le licenciement devient totalement libre.
Ce que Parisot a appelé la « séparabilité ».

Comme en de jolis mots ces choses-là sont dites…


Article publié le mercredi 27 juin 2007